Axes d’étude du texte :
- La rencontre d’un homme et d’une
population étrange vivant sur le soleil : confrontation à l’altérité,
comparaison
- La défense d’un modèle politique
démocratique, plus juste (sorte d’utopie)
- La critique de la monarchie
absolue connue du personnage du voyageur (et des lecteurs du XVIIè siècle)
- Le désir de susciter la curiosité
chez le lecteur
Analyse linéaire :
* Lignes 1 à 4 : temps
de récit ; rebondissement de l’action initiée avant l’extrait ;
renversement de l’idée attendue (l’aigle doit être, dans un univers d’oiseaux,
le souverain).
- « achevait » :
imparfait de l’indicatif + pronom démonstratif « ceci » : lien
avec ce qui a précédé, et manière de signifier qu’un nouvel épisode va
démarrer. « interrompus » le confirme = fin de ce qui a précédé
l’extrait.
- proposition subordonnée
conjonctive circonstancielle de temps (« quand… mien ») : nouvel
événement, ce que l’emploi des passés simples souligne (action de 1er
plan, qui font avancer le récit) ; « arrivée » = mouvement d’un
personnage, entrée dans le récit où le voyageur et la pie se trouvaient déjà.
- confrontation nouvelle de l’aigle
et du voyageur, par leur présence dans la même proposition subordonnée
(« un aigle » + « du mien »), et par la précision spatiale
(« assez proche »). Réaction du lecteur : le voyageur est-il en
danger ? En effet, présupposé = aigle, animal majestueux, puissant,
parfois cruel, qui pourrait être un citoyen puissant chez ce peuple d’oiseaux.
Jeu sur les a priori du lecteur sur cet animal.
- Notons la narration à la 1ère
personne du singulier : personnage et narrateur de sa propre histoire.
Impression de témoignage direct pour le lecteur.
- Animalité de l’aigle
soulignée : il prend place sur un arbre. Manière de jouer sur la fantaisie
du texte qui propose des personnages à la fois animaux et personnifiés.
- Phrase suivante + passé simple
« voulus » = réaction du voyageur à l’arrivée de l’aigle. « à
genoux = signe de respect mais aussi de soumission à une autorité supérieure.
Le voyageur semble penser que l’aigle est un être dominant chez ce peuple
d’oiseaux, suivant en ceci ce que le lecteur a déjà pu penser au nom de cet
animal dans la phrase précédente.
- suggestion d’emblée que le
voyageur narrateur ne va pas se mettre à genoux : « je voulus »
(ce n’est pas l’acte lui-même) ; proposition participiale qui vient
expliquer le souhait de se mettre à genoux (« croyant… roi ») bâtie
sur le verbe « croire » (opinion personnelle du voyageur, mais en
même temps ce n’est pas la réalité des faits) ; emploi du subjonctif
« ce fût », dont la valeur est celle de l’irréalité (l’aigle n’est
pas le roi). Volonté d’étonner le lecteur qui s’attendait pourtant à ce statut
de l’aigle.
- Absence de mouvement du narrateur
renforcée par l’opposition entre « me mettre à genoux » qui suggère
un déplacement, et « contenu » qui montre une immobilité.
- « ma pie » : terme
affectueux, montrant que, malgré leurs différences, le narrateur et la pie
s’apprécient.
* Lignes 4-7 : passage à des paroles rapportées au
style direct ; nouvelle prise de parole de la pie ; accusation forte
envers le modèle politique des habitants de la Terre basée sur la loi du plus
fort.
- Ligne 4 : phrase interrogative
(question rhétorique, remise en question de l’opinion du narrateur à propos de
l’aigle) + usage d’un verbe à l’imparfait (« pensiez » : renvoie
dans le passé l’idée du narrateur que l’aigle soit roi) + apostrophe directe au
narrateur « pensiez-vous » renforcée par la conjonction de
coordination « donc » (mise en accusation) + usage du subjonctif
(fût » : mode exprimant l’irréel, l’absence de certitudes) =
confirmation que l’aigle n’est pas le roi dans cette société, et même qu’il est
étonnant que le narrateur y ait pensé. Renversement des idées toutes faites et
de la manière de distribuer le pouvoir. Noter que l’adjectif épithète
« grand » placé avant « aigle » souligne que la pie a bien
compris que le narrateur a interprété cette taille comme liée au pouvoir qu’il
pouvait détenir.
- Lignes 4-6 : Attaque forte,
de nouveau, contre le modèle politique des hommes, c’est-à-dire essentiellement
des Français de la 2ème moitié du XVIIè siècle, que le narrateur représente
(apostrophe « vous autres hommes » : pluriel + terme à valeur
universelle) : noter l’emploi en tête de phrase du présentatif
« c’est », avec le présent de vérité générale, qui souligne que la
pie énonce ce qu’elle considère comme une certitude.
Suite de termes péjoratifs, qui
montre la piètre image de la politique française auprès de la pie :
« imagination » (= pas rationnelle, pas réfléchie) ;
« cruels » (suggère la violence, y compris physique, un pouvoir
discriminant) ; « sottement » (accusation de bêtise, de manque
d’intelligence).
Parallèle entre « vous laissez
commander » et « l’aigle nous devait commander », par la
répétition du même verbe : passivité choisie de la part des citoyens
français (terriens) (« vous » sujet du verbe à la voix active de « laissez »
qui implique un manque d’engagement, d’action) / réflexion par le narrateur
donc par les hommes que l’aigle, parce que plus fort, les dirige (le verbe
« devoir » souligne que ce n’est pas le cas, nuance).
Énumération & gradation
d’adjectifs mis au superlatif (« aux plus grands, aux plus forts et aux
plus cruels ») = insistance sur le pouvoir excessif exercé sur les peuples
terriens par leurs dirigeants, et un pouvoir qui peut devenir violent (dernier
adjectif : « cruels »). Noter la proximité des termes « cruels »
et « compagnons » qui s’opposent (« compagnons » renvoie à
l’origine à ceux qui mangent le pain ensemble, donc partagent le même repas,
font preuve de sens collectif, ce qui est impossible dans un rapport de cruauté
où l’un impose sa force à l’autre.
« Imagination »,
« cru » : souligne que les hommes se trompent sur leur manière
d’organiser le pouvoir politique. Remise en question des acquis :
« jugeant de toutes choses par vous » (proposition participiale à
visée explicative de l’erreur de jugement commise par les humains : verbe
renvoyant à la réflexion des humains, à une conception) ; remise en
question de l’ethnocentrisme par exemple, de l’incapacité à accepter d’autres
manières de vivre, de gouverner, du fait d’être autocentrés pour réfléchir.
Multiplication de la 2ème personne
du pluriel (« vous » ; « vos ») = attaque frontale de
la manière d’envisager le pouvoir politique sur Terre. S’oppose au
« nous » final de la phrase et du paragraphe : confrontation des
points de vue, rencontre avec l’Autre + transition avec le paragraphe suivant.
* Lignes 8-13 : nouveau
paragraphe alors que la pie poursuit son discours (ce que les guillemets
ouverts signalent) = nouvelle étape de son discours. Opposition au paragraphe
précédent : passage à des explications sur le mode de gouvernance en cours
dans ce peuple d’oiseaux du Soleil.
- Opposition marquée par l’emploi
en tête de phrase et de paragraphe de la conjonction de coordination
« mais » ; par l’emploi du déterminant possessif de la 1ère
personne du pluriel (« notre »), qui diffère de la 2ème personne très
présente dans le paragraphe précédent ; et par « bien autre »
qui signale que le monde dans lequel le narrateur a débarqué est très différent
de celui qu’il a quitté. Rencontre avec l’Autre.
- « Politique » :
confirmation que le sujet abordé par la pie est celui de la gouvernance d’un
pays.
- explication de la différence
émise après le point virgule et annoncée par la conjonction de coordination
causale « car ». Après le point virgule suivant (ligne 9) la pie va
préciser, ajouter des éléments explicatifs ; ce que l’adverbe
« encore » annonce cette fois.
- Étonnement des lecteurs du XVIIè
siècle par la juxtaposition du verbe « choisir » et du nom
« roi » : les rois ne sont pas nommés suite à des élections, et
leur succession n’est pas soumise à l’approbation du peuple, à l’époque. La
négation « ne que » (l. 8)
renforce l’idée d’un choix opéré selon des règles précises, réfléchies. La
répétition du pronom « nous » montre que ce peuple agit
collectivement, et que le pouvoir individuel du roi est bien encadré. Il montre
aussi une cohésion forte de ce peuple.
- Définition des qualités du roi =
écho inversé de l’énumération de la ligne 6 : 3 adjectifs de nouveau,
superlatifs de nouveau, et qui sont en quelque sorte les antonymes des adjectifs
qui définissaient les gouvernants terriens (grands/forts/cruels ≠ faible/doux/pacifique). Donc un modèle politique
surprenant car totalement inversé par rapport à celui de la monarchie absolue.
Insistance sur la modestie du roi et sur le fait qu’il doit favoriser des
relations apaisées entre citoyens, valeur importante de ce pays, ce que la
suite confirmera.
- 2ème loi de gouvernance :
changement fréquent du roi (« tous les six mois » = temps court).
« le changeons-nous » : comme pour « nous choisissons »
(l. 8, 11), ou « voulons » (l. 12), insistance sur le fait que le
pouvoir reste entre les mains de l’ensemble des citoyens et non entre les mains
d’un seul. Les différentes lois visent d’ailleurs à lutter contre le pouvoir
individuel, en ne prenant pas quelqu’un de déjà puissant, et en le changeant
souvent.
- Explications sur chacun des mots
utilisés dans l’énumération, grâce à des subordonnées ou un complément
circonstanciels de but : « faible » est repris ligne 10, avec
une proposition subordonnée de but qui souligne que le roi reste soumis à la
punition de toute victime de son pouvoir (emploi du conditionnel « aurait
fait » et du subjonctif « se pût » : manière de montrer
sans doute que cela se produit peu souvent, est de l’ordre de l’imaginaire).
« le moindre » : le superlatif d’infériorité montre que même le
citoyen le plus modeste du royaume peut agir contre le roi. Noter qu’il faut
que cette action ait une raison (« à qui il aurait fait quelque
tort »), ce que la suite du texte soulignera encore (quand il s’agira de
faire mourir le roi).
« doux » est repris ligne
11, avec aussi une subordonnée de but. Négation de la haine répétée, par une
structure en miroir (le roi ne doit pas détester, mais aussi il ne doit pas se
faire détester) : de nouveau, une valeur essentielle dans ce pays est
l’harmonie entre ses membres. Critique des dissensions permanentes dans le
royaume de France ?
« pacifique » est repris
ligne 12, suivi d’un complément circonstanciel de but. De nouveau, mise en
avant de la volonté d’éviter les conflits entre citoyens (ou entre nations),
« pacifique » s’opposant au nom « guerre ». Une explication
est émise sur le souhait d’éviter la guerre, par un dernier groupe nominal
(« le canal de toutes les injustices ») : hyperbole par le
pluriel et l’emploi du déterminant indéfini « toutes ». Le paragraphe
s’arrête sur le mot « injustices » : la pie souligne que
l’organisation du royaume vise à ce que la justice règne et s’applique à tous
sans exceptions.
* Lignes 14-16 : Précisions
sur l’organisation de la fonction royale, par une référence à un moment
particulier de sa charge gouvernementale.
- Début par un complément
circonstanciel de temps (chaque semaine »). Auparavant la pie énonçait des
règles générales. Ici, elle se fait ainsi plus concrète.
- Sens du collectif souligné encore
ici : « les États » ; « tout le monde »,
« on ». Opposition entre le verbe « tenir » dont le roi est
sujet grammatical, et le verbe « recevoir » suivant qui énonce la
capacité du peuple dans son ensemble à venir « se plaindre de lui ».
Étonnement du lecteur encore une fois : possibilité non seulement de venir
s’entretenir avec le roi (au XVIIè siècle, il était difficile de venir
s’entretenir avec le roi si on n’avait pas des appuis haut placés), mais encore
de le critiquer. Les verbes sont au présent de vérité générale ou d’habitude,
montrant que cette manière de procéder est bien la règle admise dans leur pays.
- Phrase suivante construite sur
une proposition subordonnée de condition, suivie des conséquences de celle-ci,
qui sont présentées comme automatiques par les verbes au présent de vérité
générale (« est dépossédé » ; « procède »), et la
conjonction de coordination « et » (l. 16) qui enchaîne les deux
conséquences. Insistance sur le pouvoir des citoyens sur leur roi (plainte de
trois citoyens = peu + adverbe « seulement »). « mal
satisfaits » = mécontentement pas forcément important. Donc tout citoyen
peut s’exprimer, et à propos du sujet qu’il souhaite aborder.
« il en est
dépossédé » : voix passive pour montrer qu’alors il n’a plus le
pouvoir (contraste avec le groupe nominal avec déterminant possessif juste
avant -« son gouvernement ») ; préfixe privatif
« dé », au verbe « posséder » qui rappelle sans doute que
Louis XIV était comme propriétaire de la France à son époque.
- Le terme d’«élection »
clôture le paragraphe, le mettant en valeur et donc soulignant ce modèle
politique où les citoyens sont maîtres de la gouvernance de leur pays.
* Lignes 17-21 : Suite
du paragraphe précédent, par l’évocation de moments particuliers de la
gouvernance, pour préciser les rapports entre le roi et ses citoyens. Ici
évocation de fautes plus graves qui pourraient avoir été commis par le roi et
des conséquences de celles-ci.
- Suite du paragraphe
précédent : même début sur un complément circonstanciel de temps
(« pendant la journée »), reprise du nom « États » déjà
employé ligne 14.
- Possessif
« notre » : idée du fonctionnement collectif + opposition encore
une fois au « vous » du début du texte = mise en avant de la
différence entre cette société d’oiseaux de Soleil et les États européens,
notamment français.
- insistance sur le lieu où se
situe le roi : « sommet » + « grand » +
« if » = hauteur. Cela pourrait suggérer, dans notre système de
pensée, une position supérieure conforme au statut royal. Ceci va être une
nouvelle fois contrecarré par les explications suivantes (comme l’idée de
l’aigle comme roi). Surprise finale dans la phrase (la phrase est structurée de
manière à provoquer cet étonnement) : le roi est attaché, ce qui semble
peu conforme à ce que l’on sait (le roi peut envoyer quelqu’un en prison mais
il ne l’est pas lui-même, les liens renvoyant ici au statut de prisonnier).
- Pouvoir de toute la communauté
sur le roi = renversement du pouvoir royal habituel (le pouvoir d’un sur les
autres) : « tous les oiseaux » (l. 18) (déterminant + pluriel) +
redondance en insistant sur les individualités (« l’un après
l’autre » l. 18) ≠
« lui » (l. 19). Nouveau renversement : passer « devant
lui » ne consiste pas, comme lors des audiences du roi de France, à
déposer une supplique de la part d’un représentant du peuple, au
contraire : c’est ce que justifie la suite de la phrase après le point
virgule, qui, une fois encore, vient préciser ce qui a été énoncé. Comme ligne
15, phrase construite sur une hypothèse (« si... »), avec conséquence
de celle-ci. Phrase avec des désignations au singulier (« quelqu’un »
+ accords des verbes à la 3ème personne du singulier) : un citoyen
individuel peut avoir le pouvoir sur le roi (un contre un, en quelque sorte) → « il le peut jeter » = le citoyen est
maître de cette action, il décide et agit seul, sans avoir besoin de
l’assentiment de la communauté.
La présence de l’étang au début du
paragraphe s’explique maintenant : le roi finit noyé
« étang » ; « eau »).
- la condamnation doit être
motivée : « coupable » (terme relatif à la justice, à la
morale). Il ne s’agit pas d’une justice irrationnelle, aléatoire (critique
implicite peut-être de ce qui pouvait se passer en France au XVIIè siècle),
mais réfléchie, qui a du sens. « dernier supplice » : torture
extrême : la faute du roi serait ici plus grave que les plaintes citées au
paragraphe précédent. Il s’agit donc ici, pour la pie, d’évoquer une situation
où le roi s’est montré particulièrement cruel. Sa destitution seule ne
suffirait alors pas à le punir.
La dernière phrase du paragraphe
montre que la justice doit être intégrale (réponse à la lutte contre toutes les
injustices relevées ligne 13). Punition du roi contrebalancée :
« conjonction de coordination exprimant l’opposition en tête de phrase et
concerne désormais le citoyen qui condamne le roi à la mort (« il justifie
la raison » l. 20). De nouveau, l’emploi de « raison » montre
que les lois dans ce pays sont basées sur l’intelligence et non sur des choix
personnels. A l’encadrement du pouvoir
du roi par le peuple correspond l’encadrement des pouvoirs du peuple sur leur
souverain : « condamné » (l. 21, citoyen fautif) répond à « coupable »
l. 19, roi fautif), la mort concernant les deux personnes dans ce cas.
Le lecteur doit être surpris par ce
mode de fonctionnement si original. Et, s’il peut s’agit d’une forme d’utopie,
elle montre qu’elle ne met pas de côté une certaine forme de violence quand les
règles collectives, les lois ne sont pas respectées.
* Lignes 34-36 : Après
des règles de fonctionnement assez générales, afin d’être plus concrète et
montrer qu’ils appliquent réellement ce qu’elle a expliqué, la pie donne un
exemple.
- Les verbes au présent ne sont
plus des présents de vérité générale, mais des présents d’énonciation. La pie
donne un exemple de souverain (la colombe), ce que « à présent »
confirme : réalité de leur gouvernement au moment où la pie s’exprime. Le
passé simple « eut » (l. 35) évoque le récit d’un fait précis,
ponctuel, qui relève aussi de l’exemple précis.
- colombe : symbole de la
paix. Cela renvoie au terme « pacifique » (l. 34, rappel de celui
lignes 9 & 12), mais aussi à la faiblesse évoquée pour définir le roi (l.
9-10). La colombe n’est pas un gros oiseau, et ne peut menacer, comme l’aigle
le pouvait. L’adverbe « si » montre combien la colombe possède ce
trait de caractère. Le 2ème paragraphe du texte suggérait que l’harmonie, la
paix entre les citoyens est une valeur importante dans cette société. Ceci se
confirme ici, par ce choix de roi, et par son rôle : suite de l’exemple,
par le rappel d’un événement remontant à peu de temps (« l’autre
jour ») ; rôle de réconciliation, de médiateur (« qu’il fallait
accorder deux moineaux » : le verbe « falloir » souligne
que c’est dans les attributions/obligations du roi). Le paragraphe se termine
sur le terme d’« inimitiés », pour montrer qu’il n’en existe pas chez
ces oiseaux, ou qu’on les fait disparaître. La colombe ne sait pas ce que
c’est, manière de montrer qye son caractère lui interdit de se brouiller avec
qui que ce soit (rappel de la ligne 11).
- Le peuple contrôle le roi :
« on » (collectif) / « lui faire comprendre » (individu =
roi).
Conclusion :
* Un texte qui propose un
fonctionnement de société très original (volontairement fantaisiste : voir le
mot "comique" dans le titre de l'oeuvre), presque inversé par rapport
à la monarchie absolue de la France du XVIIè siècle : Cyrano de Bergerac
veut à la fois : emmener son lecteur dans un autre monde, l’émerveiller et
le surprendre ; proposer un autre modèle de gouvernance qui lui semble
plus juste ; et puisque ce modèle est l’inverse de ce qui existe en
France, il critique donc les abus du pouvoir individuel du roi Louis XIV.
* Il s’agit donc d’un texte aux
accents utopiques. Et ces oiseaux personnifiés ressemblent fort à des êtres
humains, ce qui peut montrer que ce modèle n’est peut-être pas si irréaliste
que cela.
* Au XVIIè siècle La Fontaine, sans emmener ses personnages
dans un autre monde, utilise aussi les
personnages animaux pour introduire des critiques qui parfois concernent aussi
le pouvoir royal (penser à la fable
« Les obsèques de la lionne »).
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